Ses objectifs sont :

• de servir de réseau de soutien et d'information entre familles pratiquant l'AEF (l'apprentissage en famille) ;
• de défendre la liberté fondamentale du choix du mode d’instruction des enfants ;
• de contribuer au rayonnement de pratiques éducatives et pédagogiques, collectives ou individuelles, permettant à chacun (enfant ou adulte) d’apprendre dans la bienveillance et l’enthousiasme tout au long de sa vie ;
• de sensibiliser un large public à ce qui précède, dans une démarche d'éducation permanente.

Les trouver :

www.facebook.com/Association.Apprendre.en.Famille

L'un des grands avantage de l'AEF, c'est la liberté d'aménager le temps comme nous le souhaitons.

C'est ainsi, que nous avons le loisir de nous retrouver aux petites heures de la nuit pour observer la vie qui y jaillit et est parfois bien différente qu'en journée, pour toucher du bout des doigts ou des yeux ou du nez ou des oreilles le monde nocturne.

Ce soir-là, un hérisson. Derrière une botte. Il s'est depuis installé pour son hibernation sur le pas de porte dans une caisse aménagée pour lui. Nous le nommons Ježek ("hérisson" en tchèque, langue que nous avons approchée grâce à nos amis praguois en visite cet été), quoiqu'il s'en fiche un peu que nous, humains, prenions le soin de lui donner un nom, mais il apprécie que le chat partage avec lui, quelques croquettes et un bol d'eau. A l'occasion, il invite ses amis Hedgehog et Eж (prononcez "Ioch") pour partager son repas.

Je pouvais difficilement ne pas commencer par là ; les trains. Le sujet est probablement l'un des plus enthousiasmant pour  cet enfant-là, avec les bus.

Les trains et bus ont été très longtemps et très exclusivement le point d'orgue d'une relation passionnelle. Ils le sont toujours mais ont peu à peu laissé de la place à d'autres amours.

Et le sujet est porteur. En train et en bus, on visite le monde. Le monde réel des chemins et destinations, le monde numérique des horaires et des codes chiffrés, le monde du mot avec les nombreux panneaux et affichages, le monde physique du matériel et de ses lois mécaniques, le monde historique des inventions, records et évolutions, le monde imaginaire des rêves de voyages.

L'enthousiasme, on le dit souvent, est la première composante pour apprendre. Cet enfant-là y a mis toutes ses tripes.  De manière tellement débordante que personne n'a pu (n'a voulu...) le suivre entièrement dans cette aventure-là et qu'il a ainsi gouté ses découvertes la plupart du temps en autonomie. Non pas sans quelques regards ou accolades bienveillantes de la part de son entourage qui s'est souvent retrouvé impliqué dans cet amour des trains et bus, parfois plus qu'il ne le souhaitait.
Et c'est ainsi que cet enfant-là par  ce biais-là, a appréhendé nombreux apprentissages, non parce qu'ils lui ont été imposés ni proposés, non parce qu'ils seraient devenus un but mais simplement parce qu'ils étaient des outils nécessaires pour lui pour cheminer dans cette passion. Passion qui a débuté, aussi loin que ma conscience peut se souvenir, vers sa première année de vie, et qui perdure aujourd'hui ; 9 hivers écoulés.

La liste des apprentissages qui en ont découlé serait bien trop longue et imparfaite, inmesurable. Pour n'en citer que quelques-uns, déjà nombreux, qui ne m'ont pas échappés : il y a eu les repérages dans l'espace, la lecture des plans, la compréhension des chiffres, la lecture et le calcul du temps, le déchiffrage des panneaux de destinations puis des innombrables messages qui entourent un train un bus, une gare... et ensuite des livres traitant du sujet, la compréhension des codes et des règles, quelques principes physiques d'électricité, de mouvement, de mécanique,... l'histoire de la vapeur et de l'électricité, des hommes et de leurs déplacements. Egalement, l'écrit, pour d'abord agrémenter les dessins de destinations et de panneaux, ensuite faire des recherches, inventer ses propres mondes ou encore correspondre et échanger sur le sujet. Les rencontres et ses dimensions sociales et affectives.
Et des voyages, pour découvrir d'autres choses tout aussi passionnantes.

Tout cela s'en rien faire d'autre que d'aimer.

Nous avons un tableau hebdomadaire que nous remplissons chaque lundi, puis au fur et à mesure des besoins.

L'idée n'est pas de tout maîtriser, on voit d'ailleurs qu'il est assez vide et laisse une grande place aux envies spontanées. Ne sont notées que les choses auxquelles on tient qu'elles se passent à un moment précis.

Mais après deux années d'AEF, j'ai réalisé que même si nous passions beaucoup de temps cote-à-côte, nous manquions de moments véritablement partagés.  De là est né ce tableau et son "action" quotidienne ou presque (par exemple, lorsque des gens sont de passage, on laisse libre court au temps).
En quoi consiste cette action ? Tout simplement, c'est en moment planifié (de façon à être chacun totalement disponible pour ce moment) qui dure en moyenne 1h 1/2 sans que cela n'ait été décidé, où nous nous retrouvons à la cuisine et choisissons ce que nous avons envie de faire ensemble. A droite, il y a une liste d'idées que nous avons établie ensemble, mais on ne s'en tient pas à cette liste.

Ce sera donc un moment pour jouer à un jeu de société, pour écrire une lettre, pour bricoler un panneau, pour cuisiner, pour se renseigner sur un sujet qui intrigue,... généralement à l'intérieur car on passe vraiment beaucoup de temps dehors en dehors de ça. Ce sont, entre autres choses, ces actions qui seront illustrées à travers ce blog.

Évidemment ce moment "action" déterminé dans le temps ne signifie aucunement que nous ne partagerons pas d'autres activités à d'autres moments de la journée. Évidemment,  il arrive souvent que le quotidien offre ses surprises et que ce moment de rencontre  laisse sa place à ce qui se présente. C'est davantage une invitation qu'une obligation.

D'habitude, nous essayons de prévoir au minimum une sortie qui sort de l'ordinaire (pas forcément extra-ordinaire pour autant) par semaine, cette semaine-là, comme quatre journées étaient consacrées à des visites, elle n'a pas eu lieu.

L'idée de ce blog, c'est de voir comment on peut allier des lois et des apprentissages libres.
Lois, qui ici imposent qu'une instruction soit donnée, afin de viser l'acquisition des socles de compétences aux termes des cycles et de se contraindre aux évaluations formelles tous les deux ans.
Apprentissages libres, qui évidemment s’accommodent assez mal avec les formes scolaires.

Le cobaye a 9 ans, et se prête volontiers au jeu des activités informelles !
Mais, sans dessiner une ligne stricte, on ne refuse rien sous caution d'idéologie, ce qui compte avant tout, plus que la forme ou l'absence de forme, c'est l'enthousiasme. Beaucoup d'apprentissages passent dès lors sous forme de jeu, l'idée qui nous motive n'est alors pas l'apprentissage, il n'est qu'une conséquence qui en découle au gré des hasards (comme il peut ne pas l'être aussi) mais bien le plaisir de l'activité.

La plus grande difficulté que nous rencontrons est probablement l'aboutissement des projets un peu plus longs. Se confronter à ces moments où la motivation perd un peu de son ardeur. Renoncer ou persévérer. Ne pas donner trop de valeur au résultat, mais maintenir toutefois suffisamment d'entrain pour gouter à la joie d'aboutir quelques fois. Trouver un équilibre.